Enlèvement des nageoires de requin à bord des navires

La pratique connue sous le nom de « pêche aux ailerons » et consistant à prélever les nageoires des requins capturés à bord des bateaux de pêche et à rejeter ensuite le reste de leur corps à la mer, est largement condamnée au sein de l’UE depuis plusieurs années maintenant. Jusqu’en 2012, les États membres étaient autorisés à accorder des permis spéciaux pour l’enlèvement des nageoires dans leurs eaux. Le Portugal et l’Espagne étaient les deux seuls pays à faire usage de ces dérogations. La législation européenne présentait cependant des lacunes, permettant aux pêcheurs de débarquer les corps et les nageoires dans des ports différents. Sous la pression de groupes de protection marine, la Commission européenne a proposé d’interdire la séparation des nageoires et des corps en mer.

Les Verts sont farouchement opposés à l’enlèvement des nageoires de requin. Nous estimons que la plupart des espèces de requins devraient être ajoutées à la liste des espèces menacées afin de leur garantir un niveau de protection adéquat. L’UE devrait promouvoir une interdiction globale de l’enlèvement des nageoires de requin et mettre en pratique dans les eaux européennes ce qu’elle prône au niveau mondial.

Les Verts ont obtenu un soutien suffisant pour une interdiction de l’enlèvement des nageoires de requin. Étant donné la forte opposition du public à cette pratique, la procédure au Parlement s’est avérée plus difficile qu’escompté. L’eurodéputé portugais en charge du dossier a uni ses forces à celles de la délégation espagnole du PPE et a mis tout en œuvre pour tenter de retarder le rapport. Le PPE est resté partagé sur cette question, tout comme sur de nombreux autres aspects de la politique de la pêche. Depuis que l’UE a rejoint les rangs des pays ayant banni l’enlèvement des nageoires de requin, de nombreuses espèces ont été ajoutées à la liste des espèces menacées.

La position du Parlement est en partie contradictoire, car le PPE est parvenu à défendre plusieurs références à l’article décisif, dont la suppression était une condition sine qua non pour aboutir à l’interdiction de l’enlèvement des nageoires de requin.